Quelques photos du Sénégal (cliquer dessus pour les agrandir!)

Voici quelques photos de Fadiga, un village de lépreux du Sénégal oriental. Le terme politiquement correct est "village de reclassement social"!. Il est situé à environ trois kilomètres de la ville de Kédougou dans la région de Tambacounda.

Le Fleuve Gambie coule à 300 m du village. Les années de sécheresse alternent avec les années de fortes pluies (nous étions là bas pendant l'une de ces périodes).

Notre aventure a débuté en 1998 grâce à un responsable de la Fondation Raoul Follereau. Il avait différents contacts en Afrique et il nous proposa de partir dans un village au fin fond du Sénégal! Pour notre premier séjour, nous sommes restés un mois et depuis nous essayons d'y retourner régulièrement en motivant d'autres jeunes pour aider ce village. Notre aide consiste surtout à chercher des financements pour mener à bien des projets que l'on nous a proposés là-bas.

Sylla, le chef du village. Il a plus de 80 ans mais il garde la forme! Son fils va bientôt prendre sa place à la tête du village. Sylla est l'un des premiers malades à être arrivés au village il y a une trentaine d'années. Son village compte environ 300 habitants et parmi eux une quarantaine de grands malades mutilés par la lèpre.

Voici le Comité de Gestion de Fadiga. Il coordonne tous les projets du village, règle les problèmes entre villageois, conseille Sylla dans le choix de ces décisions. Le Secrétaire Général de ce Comité, Doura Thierno Keita (à gauche sur la photo) est, non seulement notre ami, mais surtout le responsable des projets menés par des gens extérieurs au village.

Fadiga a, pour nourrir ses habitants, un petit champ d'un hectare où sont plantés du mais, du riz, des aubergines et du gombo. Malheureusement cela ne suffit pas pour assurer l'autosuffisance alimentaire du village. Notre projet consistait donc à développer et rationaliser les cultures sur ce champ. Les femmes de Fadiga rassemblées en Groupement de Promotion Féminine sont les responsables des cultures et elles ont pu suivre des cours les formant aux travaux de maraîchage. Sur la photo ci-contre la Présidente du Groupement de Promotion Féminine de Fadiga avec sa petite fille Maé.

Le seul puits du champ, ce qui oblige les femmes à faire des ballets incessants entre ce puits et les cultures. Le projet comprenait aussi l'installation d'un système de pompe et d'irrigation pour faciliter l'apport en eau aux cultures.

Ramassage de riz au mois de septembre. Les femmes chantent en même temps pour se donner une cadence!


Distribution de riz acheté par une ONG pour les plus grands malades du village. Ces moments sont toujours très tendus du fait de la misère des villageois et la répartition doit se faire avec précision pour ne pas créer de conflits dans le village...



La lèpre est une maladie qui fait encore très peur. Tous les lépreux du village ne sont plus contagieux grace aux avancées thérapeutiques offerte par la PCT (PolyChimioThérapie) mais pourtant ils continuent à être rejetés par la plupart des gens de Kédougou. Les croyances varient suivant les ethnies. En Casamance, par exemple, la lèpre serait dûe aux forgerons qui accumuleraient une sorte de feu destructeur en eux. Nous avons pu entendre une dizaine de versions sur la cause de la lèpre aboutissant presque à chaque fois à la Colère Divine.

La lèpre mutile, elle rend aveugle en s'attaquant aux nerfs optiques, elle désensibilise les extrémités des membres ce qui les fait pourrir. Les malades non traités à temps arrivent donc à l'hopital aveugles, estropiés et donc incapables d'être autonomes pour travailler et se nourrir. La progression de la lèpre dans les nerfs des malades est d'abord presque indolore puis elle devient extrêmement douloureuse lorsque les mutilations commencent. Vous pourrez consulter d'autres photos sur la lèpre dans ma page de liens.

Cette femme venait juste de se faire amputer d'une jambe et nous lui avions ammené un fauteuil pour qu'elle puisse plus facilement se déplacer.


Au village, des cours d'éducation sanitaire sont donnés par l'assistant infirmier du village (Karamokho Jiaby). Les lèpreux doivent faire plus attention que les autres à la moindre petite plaie aux mains ou aux pieds. Ces parties de leur corps sont souvent en partie désensibilisées donc sans surveillance, ils ne peuvent sentir qu'une plaie s'infecte. Il faut donc qu'ils attachent un soin tout particulier à prévenir l'infection d'une plaie par des bains savonneux. On leur conseille de mettre des gants pour travailler s'ils le peuvent encore, de mettre de bonnes chaussures et même de porter des lunettes de soleil pour protéger du soleil leurs yeux fragilisés.

La vie à Fadiga est celle de tout village d'Afrique. Les enfants jouent ou vont à la garderie du village et à l'école.


Ténin Camara, le responsable de la garderie faisant du thé. Le thé est fait à tout moment et c'est une drogue très rapidement tant il est délicieux!


Les plus jeunes enfants du village à la garderie. Cherchez l'intrus! Les enfants viennent souvent à l'école en haillons comme leurs parents n'ont pas d'argent. Les jeunes plus agés vont eux à l'école qui se trouve juste à côté de la garderie. L'école de Fadiga a été félicitée pour ces bons résultats à la fête nationale de l'alphabétisation à laquelle j'avais assisté en septembre 1999.



De nombreux projets sont en cours au village, ici c'est la fabrication de beurre de Karité. Les noix de Karité sont ramassées en brousse puis broyées et transformées en beurre. Par ces projets, ce qui est important, c'est de sortir les anciens malades et leurs familles de leur isolement et de la dépendance qui s'instaurent entre eux et les bailleurs de fonds. Les responsables du développement du village ont un discours ferme sur les dons : ces dons ne doivent pas être pris comme des dons en soi mais comme des sortes de prêts qui permettront de gagner de l'argent qu'il faudra mettre à disposition pour financer un autre projet. Il faut que les villageois et surtout leurs enfants ne se prennent plus pour des assistés mais qu'ils oeuvrent activement au développement du village.



A toutes les occasions, des danses au son des djumbés et des voix des femmes sont organisées. Emilie, ma petite soeur, en juillet 2000.


Photos du baptème d'Adama, la fille de Doura, à Fadiga.


Doura et Faye en balade autour de Kédougou...





Mbemba Danfakha, le plus important maçon de Fadiga.



La superbe Cascade de Dindefello à une trentaine de kilomètres de Kédougou sur la frontière avec la Guinée. Une légende raconte qu'un serpent blanc nagerait de temps en temps dans le bassin de cette cascade et sa vue serait un signe de richesse à venir.

Lors de notre premier séjour en juillet 1998! Nous étions chez Mamadou Faye, l'un des anciens animateurs sociaux de Fadiga (cette fonction n'existe plus aujourd'hui...).


Quelques photos en vrac...

Photos prises en juillet 2000 dans un village bédik près de Kédougou :




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